vendredi, août 19, 2005

Samantha, by Hélène


Un an après notre mariage, nous avons fait un voyage en Hollande. Je travaillais comme secrétaire chez Philips et il y avait des hollandais et j'avais fait une amie parmi ceux-ci. Une femme parce que les hommes ne demandaient qu'une seule chose: coucher! Si j'avais voulu, ils me seraient tous passés dessus. C'est elle qui m'avait prévenue. Un peu perdue de vivre à Paris avec des voisins qu'elle ne connaissait pas alors que son mari était resté en Hollande, elle avait fréquenté ses collègues venus comme elle de là-bas et ce qui devait arriver arriva. Elle avait trompé son mari et avait couché avec un premier, puis un second. Elle était gentille même si elle aurait pu être ma mère. A 44 ans, elle était avenante, blonde avec une forte poitrine et un beau sourire. Des mains douces aussi. Comme beaucoup de filles, j'avais joué les lesbiennes quand j'étais ado, ayant peur des garçons. On s'embrassait sur la bouche, on se caressait, on se masturbait ensemble. On comparait surtout l'évolution de notre corps. Les poils qui envahissaient nos dessous de bras et nos ventres, nos seins, la taille de nos aréoles, nos mamelons. Je me souviendrais toujours quand on étaient seules chez l'une ou l'autre, affalées sur les fauteuils ou les lits, jambes ouvertes, robe remontée sur le ventre, une copine à genoux entre nos cuisses qui nous léchait ou nous tripotait. Ou dans les douches au gymnase, toutes les quatre réunies sous le même jet d'eau, sein contre sein, ayant des attitudes de femmes tout en piaillant nos mots de gamines parce que c'était ce qu'on était quand même. Des gamines que notre corps en transformation permanente nous faisait oser, essayer, provoquer. Combien de fois avons-nous retiré nos soutifs avant d'aller voir les garçons, fières de voir nos poitrines tanguer sous nos T-shirts et ainsi les effrayer.

Kathrine habitait dans le nord de son pays, en Frise. Quand elle nous a invités, j'ai accepté tout de suite. Mon mari était moins sûr parce que j'étais enceinte de trois mois. On a profité du pont de l'Ascension. il faisait beau. Sur l'autoroute, on filait. J'étais alors la seule à avoir mon permis et on a passé la Belgique sans la voir, puis on est montés vers le nord. C'était un joli village dont je ne me rappelle plus le nom. Une belle maison sous la digue. Avec son mari, elle est sortie sur le seuil puis nous sommes entrés et nous avons fait connaissance avec le reste de la famille, une fille et deux fils de nos âges. Je n'avais jamais dit à Kathrine que j'étais enceinte mais dès qu'elle a été seule avec moi elle a posé sa main sur mon ventre et m'a traitée de cachottière.
Mais on n'a pas passé la nuit chez eux. Quand elle a dit qu'on allait prendre le bateau pour aller dans les îles j'ai eu un peu peur vu mon état, et j'avais bien raison. Il y avait de la houle, il nous a fallu plus d'une heure et on a débarqué dans une île de sable et au bout du chemin, il y avait un bungalow sur pilotis planté dans la dune. Il y avait une petite chambre pour nous, celle des enfants d'habitude. En fait c'était juste l'emplacement d'un lit qu'on rabat chaque soir pour dormir. Il y avait deux autres chambres et une grande pièce commune avec cuisine, là où les enfants de Kathrine ont dormi.

On entendait tout. Au milieu de la nuit, derrière la cloison, il y avait des gémissements et je me suis levée pour coller mon oreille et écouter. C'était bien la voix de mon amie et j'ai compris que son mari lui faisait l'amour. Je ne comprends qu'un peu de hollandais mais il y a des choses qui ne trompent pas. Le lendemain, au petit déjeuner, ils avaient des cernes sous les yeux. Kathrine m'a souri et j'ai compris qu'elle avait bien aimé. Plus tard, assis face à la mer pendant que mon mari s'initiait à la pèche avec le mari de Kathrine, elle m'a tout raconté, que ses frasques à paris c'était des broutilles, par manque... Elle m'avoua qu'elle aime se faire tripoter les seins et qu'elle-même aime se les tripoter. "Je suis une salope même si mon mari me pardonnerait s'il savait. Oh! hier au soir, il en avait plein les couilles... Faut que je change mon drap... Vous faites encore l'amour?"
J'ai répondu que oui et j'ai poussé mon ventre en avant parce que j'étais fière d'être enceinte. Oh! ce n'était pas énorme, beaucoup moins qu'au terme où je mettrais au monde un garçon de 4kg5 et qui m'avait fait un ballon si énorme que j'avais du mal à me déplacer. Non, jusqu'à présent, seuls mes seins révélaient ma grossesse et j'avais des aréoles immenses et sombres. Je soulevais ma brassière pour les montrer à Kathrine. Elle rit puis posa sa main sur mes seins.
- Tu ne devrais pas, tu sais! Je suis bisexuelle!
Je suis restée figée. C'était comme si elle m'avait dit qu'elle avait tué quelqu'un. A voir mon regard, elle a retiré sa main puis elle a continué :
- Tu sais, par ici, les filles commencent entre elles. Plus tard, elle s'accouplent avec des garçons! Ça n'a rien de terrible!
Je la regardais et j'avais du mal à la regarder dans les yeux. Je les baissais et je vis que sa lourde poitrine tirait son soutif vers le bas. Je ne pouvais pas avouer que moi aussi j'avais fait pareil. C'était trop difficile à sortir.
- Tu sais...
- Oui?
Je bafouillais :
- Ce n'est pas... moi aussi j'ai fait ça...
Ça sortait enfin de ma bouche :
- C'est que tu t'affiches bisexuelle... Ça veut dire que tu continues à voir des femmes?
- Oui!
- Ton mari le sait?
- Il l'a toujours su. Et puis, sais-tu, c'est lui qui dit si je peux ou pas...
- Il les choisit?
Kathrine s'est mise à rire et à continué :
- C'est souvent ses anciennes maîtresses, je le sais. Quand on fait l'amour, il ne peut pas s'empêcher de rôder devant la porte de la chambre. Parfois, il vient avec nous, mais ce qu'il préfère c'est nous regarder.
- Ça t'excite?
- Oui!
Nous étions tournées l'une vers l'autre et une indéfinissable sensation m'avait prise. C'est sans réaction qu'elle m'a embrassée sur la bouche et sa langue s'est enroulée autour de la mienne. C'était divin. Je n'avais pas réalisé que ses mains me caressaient et j'ai ouvert les cuisses tout naturellement. Sans être pédante je dirais que je voyais bien que c'était une femme expérimentée. C'était imparable et je n'y pouvais rien. Mon plaisir m'envahissait, montait. J'ai joui dans ses doigts.
Quand j'ai rouvert les yeux, elle avait encore la main posée à l'intérieur de mes cuisses et elle caressait du bout des doigts mon clito. Elle avait un regard amoureux.
- Petite cochonne!
Je n'ai rien répondu. Pendant qu'elle m'essuyait avec son mouchoir, je pensais que si elle avait voulu, à Paris, j'aurai pu... Folie. Comment auraje pu alors que j'avais un si tendre mari et que j'étais jeune mariée! Je me lançais :
- Pourquoi maintenant?
- Pourquoi maintenant, répéta Kathrine? Dès que je t'ai vue, j'ai toujours eu envie de toi, mais je n'ai jamais osé. Aller avec les autres ce n'a jamais été un problème. Mais toi... j'aurai eu l'impression de briser une statue.
Elle avait posé ses mains sur ses genoux relevés et regardait, comme perdue, vers la mer.Je lui ai pris sa main dans la mienne et j'ai serré mes cuisses dessus. Kathrine semblait vraiment, comment dirais-je? bouleversée.
- Tu sais, si tu veux, ce n'est pas un problème. Après tout, moi, je veux bien!
Kathrine ne répondit rien mais retira sa main et la posa sur mon épaule.
- Je suis amoureuse de toi depuis que je t'ai vue! Voilà! On ne sera jamais toutes les deux. Il y aura toujours les autres, nos maris...
Et c'est à ce moment que ses enfants ont surgi, le long du rivage et nous ont appelés. Ce n'était plus possible et il nous fallait jouer à nouveau le rôle d'épouses.
On marchait derrière eux dans la dune. Kathrine me prit par le bras:
- C'est bête! Maintenant qu'on peut se marier ici, en Hollande. J'aimerai vivre avec toi.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, très émouvant ce texte, dans sa simplicité de ton, sans recherche d'effet ; c bcp plus suggestif que ces récits qui ne sont que de maladroits prétextes.

SapphoetBilitis a dit…

C'est un récit qui respire la vraie vie; de là à dire que c'est la vie qui a inspiré le récit, il n'y a qu'un pas, et c'est si facile de faire un pas...