Mère des jeux latins et des voluptés grecques, Lesbos, où les baisers languissants ou joyeux, Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques, Font l'ornement des nuits et des jours glorieux, — Mère des jeux latins et des voluptés grecques
samedi, février 09, 2008
jeudi, février 07, 2008
mercredi, février 06, 2008
Les Fleurs du Bien, un livre, l'entretien
Milan Roman, vous avez écrit un essai, «Les lesbiennes, ces Fleurs du Bien», que vous présentez sur un blog public. Vous êtes un homme, français. Qu'est-ce qui vous a conduit à écrit un tel livre ?
MR : Parmi les nombreuses raisons et motivations qui m'ont incité et déterminé à écrire ce livre, il y a l'effroi éprouvé lorsque j'ai appris que les gays et les lesbiennes étaient en danger de mort en Iran; qu'ils sont parfois arrêtés, jugés, et je crois pour l'immense majorité des cas connus, condamnés à mort, avant d'être pendus. De tels crimes d'Etat me sont intolérables. Ceux qui s'en rendent responsables et coupables le font «au nom de Dieu», et je suis tout autant scandalisé qu'ils puissent salir Dieu par leur infâmie. Car je ne crois pas que Dieu dusse être confondue avec un mâle irascible, esclavagiste, sanguinaire. C'est sans doute la cause déterminante de l'écriture de cet essai, et de son titre, car j'ai tenu à marquer la possibilité et le sens du lien entre l'être-lesbien et le bien, ce que notre langue, française, là, grecque, intègre en plus parfaitement !
Evidemment, ce titre renvoie au célèbre recueil de poèmes de Baudelaire. Pourquoi ?
MR : Comme vous le savez sans doute, Baudelaire avait décidé, dans un premier temps, d'intituler ce recueil, «Les lesbiennes», et puis il a préféré la solution métaphorique. Mais le problème, c'est qu'il a décidé de lier l'image des Fleurs à la notion, théologique, philosophique, juridique, politique, du «Mal», puisqu'il a adopté une stratégie maligne, duplice, mis en échec par le pouvoir de Napoléon III, puisqu'il a prétendu vouloir faire connaître le vice pour faire l'éloge de la vertu, catholique. Ce faisant, il a fondu ses poèmes les plus réussis par lesquels il expose sa libération spirituelle et vitale, dans un moule conservateur, en laissant suggérer que, par exemple, les lesbiennes sont bien des dépravées, des femmes perdues, qu'il s'agit de «sauver». Il oscille entre l'éloge et le foudroiement, jouant, imitant, le méchant censeur, et aujourd'hui encore, ce recueil est marqué par ce titre, par son auteur, un mâle, par ses références, bourgeoises, catholiques, ... Enfin, ce célèbre livre est paru, a connu les frasques judiciaires et sociales que vous savez, sous le Second Empire, alors que la France était aux mains d'un homme et d'une aristocratie, une noblesse d'épée, de robe, une grande bourgeoisie, qui continue aujourd'hui de dominer notre pays, dont les comportements, les «idées» sont remarquablement semblables à ceux de leurs précédesseurs. Si aujourd'hui, un livre intitulé, «Les lesbiennes» ne serait pas interdit de publication, qu'en est-il de leurs représentations, de leur compréhension dans cette «bonne société» ? Je suis frappé par la conviction de ces mâles, en Iran comme en France, de connaître et d'incarner le Bien, alors que je ressens pour ma part à leur égard une évidence contraire.
Vous estimez donc que votre livre va plus loin que celui de Baudelaire ?
MR : Evidemment, et nécessairement, car Baudelaire n'a pas écrit un ouvrage sur les lesbiennes; il n'y a que trois poèmes. Et si vous lisez ces poèmes, chacun peut entendre le mélange de la fascination et d'un rejet, puisque la relation amoureuse, sensuelle et «sexuelle» ait pensé à partir de ce qu'il juge être le modèle hétérosexuel, indépassable. Entre ces femmes, l'acte sexuel serait impossible, et la relation lesbienne serait avant tout un jeu, un délassement, un oubli de ces hommes insupportables, mais auxquels ces femmes devraient finalement revenir. Ce serait une parenthèse. Evidemment, cette «évidence» est risible.
Pourquoi ?
MR : C'est qu'elle repose sur une méconnaissance profonde des lesbiennes. Stéphanie Arc a écrit un essai très instructif sur les certitudes et préjugés masculins par lesquels les mâles tentent d'expliquer l'être et l'amour lesbiens. Evidemment, toutes ces explications sont fondées sur un principe : il s'agirait d'un choix négatif, du genre «entre femmes, ce n'est pas vraiment du sexe», «elles n'ont pas trouvé le bon», etc... En somme, elles ne seraient pas dans le droit chemin, des conditions les détermineraient à ce choix et à ce goût, sans qu'elles en soient conscientes, et elles en seraient malheureuses. Evidemment, ce principe est totalement irrationnel, et il s'évanouit dès qu'on le confronte aux faits.
Comment avez-vous fait, puisque vous n'êtes pas une femme ?
MR : J'ai étudié, je me suis renseigné, j'ai lu, j'ai écouté, j'ai observé, et je continue encore. C'est ce qui m'a conduit à établir que l'être et l'amour lesbiens ne se font pas et ne se vivent pas «par défaut», mais qu'il s'agit d'un choix profond, passionné, souvent enthousiaste, souvent heureux, qui se nourrit de ce que la relation d'une femme avec une autre femme peut leur apporter individuellement, respectivement. Au coeur de cette relation, il y a bien entendu la relation sensuelle, et même si «le sexe» est en jeu, j'explique dans mon ouvrage pourquoi et comment je préfère me passer de ce terme parce qu'il est réducteur et trompeur. A la place d'homosexualité, je propose d'ailleurs le néologisme d'homoaffectivité, car j'explique que la relation amoureuse d'une femme avec une autre femme est, comme pour un homme avec une femme, fondée sur l'affection, et non sur le désir-du-sexe. Une femme ne fait pas l'amour avec une autre femme parce qu'elle aurait et serait un sexe de femme, mais pour l'ensemble de ce qu'elle est, de ce qu'elle exprime. Le terme d'homosexualité est réducteur, parce que partitif, alors que l'homoaffectivité est une notion globale, qui inclut donc, bien entendu, l'identité «sexuelle» de l'autre personne, dans ce cas, une autre femme. Je propose et préfère donc, à un moment donné de l'ouvrage, changer de terminologie, et je m'en explique.
Mais est-ce que vous n'êtes pas en train de dire aussi que «entre femmes, ce n'est pas vraiment du sexe» ?
MR : Oh, pas du tout et au contraire ! Le problème avec le terme de sexe, c'est qu'il désigne ce que la biologie identifie comme un organe. Or, dans la relation amoureuse et érotique, le sexe n'est pas une fin en soi, sauf peut-être pour les mâles, enfin, trop de mâles, mais un moyen et une condition sine qua non d'un contact entre deux personnes. En le qualifiant par ce terme organique, on laisse penser que dans ces relations, les personnes viseraient principalement le sexe de l'autre personne ! Une telle perspective sur les personnes et ces relations existe depuis des siècles, c'est ce que la religion a dit et pensé, et ses adeptes se sont appuyés dessus pour violenter, moralement, et parfois physiquement, des personnes. Les mots ne sont pas indifférents, ils sont chargés de sens, et pas nécessairement de bon sens, c'est par eux que nos échanges quotidiens et fondamentaux ont lieu, chaque jour, comme ici, et il suffit que vous laissiez aller, sans contredire, des mots et donc des représentations, des idées, et alors il y a des risques, des dangers, des menaces. Pour ma part, vous l'avez compris, j'entends contredire absolument et autant que possible le regard, les mots et les jugements prétendument religieux qui portent sur l'être amoureux, l'être désirant, ici l'être et l'amour lesbiens. Je prétends qu'ils reposent sur une pureté originelle et permanente. Une femme qui aime une femme, ce n'est pas du vice, mais de l'amour humain, et un amour humain d'une grande valeur, c'est ce que je tente d'expliquer dans le livre.
Donc, vous parlez dans votre ouvrage de la relation sensuelle et plus si affinités ? !
MR : Bien entendu. J'exprime, à ma connaissance, pour la première fois, une description de l'amour lesbien, dans son incarnation, sans répéter ce que Felice Newman a fait connaître dans son ouvrage, «Les plaisirs de l'amour lesbien». Je propose une phénoménologie (au sens de l'école philosophique du même nom), de cet amour, dans sa chair concrète. Et grâce à cette description, cette pureté peut apparaître...
Que pensez-vous des représentations cinématographiques, mais aussi comme celles que vous trouvez sur notre blog ?
MR : Si l'on parle de films, il y a, depuis les années 60 et 70, beaucoup de films lesbiens, dans tous les genres (tous publics, érotiques, ...), mais aucun de ces films n'a eu un écho mondial, à la différence d'un Titanic – qui expose pourtant le naufrage de l'amour hétérosexuel ! Je plaisante, bien sur ! Dans mon ouvrage, j'évoque ces films pour la plupart méconnus ou inconnus, comme ces séries récentes qui, pour la première fois, révèlent de manière durable l'être et l'amour lesbien, de l'archi-connue L Word à Sugar Rush, une série anglaise que je recommande pour son humour, et tant d'autres. Même si le saphisme a franchi une frontière représentative, il n'empêche qu'il faut constater que les chaînes de télévision comme les salles de cinéma diffusent très rarement un film lesbien, alors que nous sommes en permanence abreuvés de films «romantiques», avec une histoire entre un homme et une femme, afin de continuer de flatter le narcissisme si dangereux des mâles. Concernant votre blog, et d'autres, ils ont le mérite de représenter, même partiellement, la passion qui fonde l'être et l'amour lesbiens, sans oublier cette beauté unique. Une femme qui préfère, qui aime une femme, ce n'est pas une personne qui gueule en regardant un match de foot, qui soutient avec enthousiasme un homme politique dangereux, etc. Ce n'est pas par hasard si on ne trouve pas beaucoup de femmes et encore moins de lesbiennes (alors que, dans le monde, elles sont très nombreuses) dans toutes les choses dégueulasses que notre monde a connu et connaît encore. Car je pense que ce qu'elles vivent et apprennent de l'amour entre elles les empêche de commettre des erreurs dramatiques, ou pire encore... Fleurs du Bien !
Peut-on se procurer votre livre ?
MR : Pas encore, il est en cours de lecture chez certains éditeurs. Je recherche une édition de qualité, soignée, avec des photographies d'artistes, français ou non, une édition sérieuse, cela prend du temps. Mais par contre, vous pouvez lire des extraits sur le blog public, les commenter, lire des textes originaux, des entretiens.
Y aurait-il des textes ou des documents que vous voudriez nous recommander, pour terminer ?
MR : Oui. L'entretien avec Olivia, les photographies de Jean-Benoit Parot. Merci.
Entretien avec Milan Roman – Février 2008
MR : Parmi les nombreuses raisons et motivations qui m'ont incité et déterminé à écrire ce livre, il y a l'effroi éprouvé lorsque j'ai appris que les gays et les lesbiennes étaient en danger de mort en Iran; qu'ils sont parfois arrêtés, jugés, et je crois pour l'immense majorité des cas connus, condamnés à mort, avant d'être pendus. De tels crimes d'Etat me sont intolérables. Ceux qui s'en rendent responsables et coupables le font «au nom de Dieu», et je suis tout autant scandalisé qu'ils puissent salir Dieu par leur infâmie. Car je ne crois pas que Dieu dusse être confondue avec un mâle irascible, esclavagiste, sanguinaire. C'est sans doute la cause déterminante de l'écriture de cet essai, et de son titre, car j'ai tenu à marquer la possibilité et le sens du lien entre l'être-lesbien et le bien, ce que notre langue, française, là, grecque, intègre en plus parfaitement !
Evidemment, ce titre renvoie au célèbre recueil de poèmes de Baudelaire. Pourquoi ?
MR : Comme vous le savez sans doute, Baudelaire avait décidé, dans un premier temps, d'intituler ce recueil, «Les lesbiennes», et puis il a préféré la solution métaphorique. Mais le problème, c'est qu'il a décidé de lier l'image des Fleurs à la notion, théologique, philosophique, juridique, politique, du «Mal», puisqu'il a adopté une stratégie maligne, duplice, mis en échec par le pouvoir de Napoléon III, puisqu'il a prétendu vouloir faire connaître le vice pour faire l'éloge de la vertu, catholique. Ce faisant, il a fondu ses poèmes les plus réussis par lesquels il expose sa libération spirituelle et vitale, dans un moule conservateur, en laissant suggérer que, par exemple, les lesbiennes sont bien des dépravées, des femmes perdues, qu'il s'agit de «sauver». Il oscille entre l'éloge et le foudroiement, jouant, imitant, le méchant censeur, et aujourd'hui encore, ce recueil est marqué par ce titre, par son auteur, un mâle, par ses références, bourgeoises, catholiques, ... Enfin, ce célèbre livre est paru, a connu les frasques judiciaires et sociales que vous savez, sous le Second Empire, alors que la France était aux mains d'un homme et d'une aristocratie, une noblesse d'épée, de robe, une grande bourgeoisie, qui continue aujourd'hui de dominer notre pays, dont les comportements, les «idées» sont remarquablement semblables à ceux de leurs précédesseurs. Si aujourd'hui, un livre intitulé, «Les lesbiennes» ne serait pas interdit de publication, qu'en est-il de leurs représentations, de leur compréhension dans cette «bonne société» ? Je suis frappé par la conviction de ces mâles, en Iran comme en France, de connaître et d'incarner le Bien, alors que je ressens pour ma part à leur égard une évidence contraire.
Vous estimez donc que votre livre va plus loin que celui de Baudelaire ?
MR : Evidemment, et nécessairement, car Baudelaire n'a pas écrit un ouvrage sur les lesbiennes; il n'y a que trois poèmes. Et si vous lisez ces poèmes, chacun peut entendre le mélange de la fascination et d'un rejet, puisque la relation amoureuse, sensuelle et «sexuelle» ait pensé à partir de ce qu'il juge être le modèle hétérosexuel, indépassable. Entre ces femmes, l'acte sexuel serait impossible, et la relation lesbienne serait avant tout un jeu, un délassement, un oubli de ces hommes insupportables, mais auxquels ces femmes devraient finalement revenir. Ce serait une parenthèse. Evidemment, cette «évidence» est risible.
Pourquoi ?
MR : C'est qu'elle repose sur une méconnaissance profonde des lesbiennes. Stéphanie Arc a écrit un essai très instructif sur les certitudes et préjugés masculins par lesquels les mâles tentent d'expliquer l'être et l'amour lesbiens. Evidemment, toutes ces explications sont fondées sur un principe : il s'agirait d'un choix négatif, du genre «entre femmes, ce n'est pas vraiment du sexe», «elles n'ont pas trouvé le bon», etc... En somme, elles ne seraient pas dans le droit chemin, des conditions les détermineraient à ce choix et à ce goût, sans qu'elles en soient conscientes, et elles en seraient malheureuses. Evidemment, ce principe est totalement irrationnel, et il s'évanouit dès qu'on le confronte aux faits.
Comment avez-vous fait, puisque vous n'êtes pas une femme ?
MR : J'ai étudié, je me suis renseigné, j'ai lu, j'ai écouté, j'ai observé, et je continue encore. C'est ce qui m'a conduit à établir que l'être et l'amour lesbiens ne se font pas et ne se vivent pas «par défaut», mais qu'il s'agit d'un choix profond, passionné, souvent enthousiaste, souvent heureux, qui se nourrit de ce que la relation d'une femme avec une autre femme peut leur apporter individuellement, respectivement. Au coeur de cette relation, il y a bien entendu la relation sensuelle, et même si «le sexe» est en jeu, j'explique dans mon ouvrage pourquoi et comment je préfère me passer de ce terme parce qu'il est réducteur et trompeur. A la place d'homosexualité, je propose d'ailleurs le néologisme d'homoaffectivité, car j'explique que la relation amoureuse d'une femme avec une autre femme est, comme pour un homme avec une femme, fondée sur l'affection, et non sur le désir-du-sexe. Une femme ne fait pas l'amour avec une autre femme parce qu'elle aurait et serait un sexe de femme, mais pour l'ensemble de ce qu'elle est, de ce qu'elle exprime. Le terme d'homosexualité est réducteur, parce que partitif, alors que l'homoaffectivité est une notion globale, qui inclut donc, bien entendu, l'identité «sexuelle» de l'autre personne, dans ce cas, une autre femme. Je propose et préfère donc, à un moment donné de l'ouvrage, changer de terminologie, et je m'en explique.
Mais est-ce que vous n'êtes pas en train de dire aussi que «entre femmes, ce n'est pas vraiment du sexe» ?
MR : Oh, pas du tout et au contraire ! Le problème avec le terme de sexe, c'est qu'il désigne ce que la biologie identifie comme un organe. Or, dans la relation amoureuse et érotique, le sexe n'est pas une fin en soi, sauf peut-être pour les mâles, enfin, trop de mâles, mais un moyen et une condition sine qua non d'un contact entre deux personnes. En le qualifiant par ce terme organique, on laisse penser que dans ces relations, les personnes viseraient principalement le sexe de l'autre personne ! Une telle perspective sur les personnes et ces relations existe depuis des siècles, c'est ce que la religion a dit et pensé, et ses adeptes se sont appuyés dessus pour violenter, moralement, et parfois physiquement, des personnes. Les mots ne sont pas indifférents, ils sont chargés de sens, et pas nécessairement de bon sens, c'est par eux que nos échanges quotidiens et fondamentaux ont lieu, chaque jour, comme ici, et il suffit que vous laissiez aller, sans contredire, des mots et donc des représentations, des idées, et alors il y a des risques, des dangers, des menaces. Pour ma part, vous l'avez compris, j'entends contredire absolument et autant que possible le regard, les mots et les jugements prétendument religieux qui portent sur l'être amoureux, l'être désirant, ici l'être et l'amour lesbiens. Je prétends qu'ils reposent sur une pureté originelle et permanente. Une femme qui aime une femme, ce n'est pas du vice, mais de l'amour humain, et un amour humain d'une grande valeur, c'est ce que je tente d'expliquer dans le livre.
Donc, vous parlez dans votre ouvrage de la relation sensuelle et plus si affinités ? !
MR : Bien entendu. J'exprime, à ma connaissance, pour la première fois, une description de l'amour lesbien, dans son incarnation, sans répéter ce que Felice Newman a fait connaître dans son ouvrage, «Les plaisirs de l'amour lesbien». Je propose une phénoménologie (au sens de l'école philosophique du même nom), de cet amour, dans sa chair concrète. Et grâce à cette description, cette pureté peut apparaître...
Que pensez-vous des représentations cinématographiques, mais aussi comme celles que vous trouvez sur notre blog ?
MR : Si l'on parle de films, il y a, depuis les années 60 et 70, beaucoup de films lesbiens, dans tous les genres (tous publics, érotiques, ...), mais aucun de ces films n'a eu un écho mondial, à la différence d'un Titanic – qui expose pourtant le naufrage de l'amour hétérosexuel ! Je plaisante, bien sur ! Dans mon ouvrage, j'évoque ces films pour la plupart méconnus ou inconnus, comme ces séries récentes qui, pour la première fois, révèlent de manière durable l'être et l'amour lesbien, de l'archi-connue L Word à Sugar Rush, une série anglaise que je recommande pour son humour, et tant d'autres. Même si le saphisme a franchi une frontière représentative, il n'empêche qu'il faut constater que les chaînes de télévision comme les salles de cinéma diffusent très rarement un film lesbien, alors que nous sommes en permanence abreuvés de films «romantiques», avec une histoire entre un homme et une femme, afin de continuer de flatter le narcissisme si dangereux des mâles. Concernant votre blog, et d'autres, ils ont le mérite de représenter, même partiellement, la passion qui fonde l'être et l'amour lesbiens, sans oublier cette beauté unique. Une femme qui préfère, qui aime une femme, ce n'est pas une personne qui gueule en regardant un match de foot, qui soutient avec enthousiasme un homme politique dangereux, etc. Ce n'est pas par hasard si on ne trouve pas beaucoup de femmes et encore moins de lesbiennes (alors que, dans le monde, elles sont très nombreuses) dans toutes les choses dégueulasses que notre monde a connu et connaît encore. Car je pense que ce qu'elles vivent et apprennent de l'amour entre elles les empêche de commettre des erreurs dramatiques, ou pire encore... Fleurs du Bien !
Peut-on se procurer votre livre ?
MR : Pas encore, il est en cours de lecture chez certains éditeurs. Je recherche une édition de qualité, soignée, avec des photographies d'artistes, français ou non, une édition sérieuse, cela prend du temps. Mais par contre, vous pouvez lire des extraits sur le blog public, les commenter, lire des textes originaux, des entretiens.
Y aurait-il des textes ou des documents que vous voudriez nous recommander, pour terminer ?
MR : Oui. L'entretien avec Olivia, les photographies de Jean-Benoit Parot. Merci.
Entretien avec Milan Roman – Février 2008
dimanche, février 03, 2008
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