"Sophie Bramly, les Editions Fetjaine publient votre livre, «L'orgasme, on s'en fout, Eloge du plaisir féminin». Vous voudriez dire, dès le titre, que les femmes, aussi obsédées sexuellement que le sont les mâles, en veulent plus et que le climax orgasmique ne serait pas l'alpha et l'oméga de la conscience féminine ? Mais comment vont-elles faire avec des mâles «qui ne pensent qu'à ça», le çà étant l'indéterminé de leur orgasme à eux ?SB : Je ne pense pas du tout que l'obsession des femmes soit aujourd'hui la même que celles des hommes, pour des raisons historiques. Depuis le moyen-âge la civilisation judéo-chrétienne a tellement corseté la jouissance féminine, que les femmes elles-mêmes ont traversé des vies entières sans pouvoir accéder à leur plaisir et le plus souvent par culpabilité (il ne faut pas - ce n'est pas bien - je ne sais pas ce dont il s'agit on ne m'en a même pas parlé, etc). Culturellement, on nous a légué deux fardeaux bien lourds: celui de la séduction et celui de la culpabilité. On ne peut pas s'en débarrasser en seulement 50 ans de libération sexuelle, il faut du temps. Mais on est aussi passés du vide total au trop plein: aujourd'hui le sexe est partout, dévoilé, mis à nu et on nous dit qu'il faut jouir et plutôt deux fois qu'une. Qui plus est, on décale cette nécessité vitale sur le plan du superflu: entre la gymnastique et les crèmes anti-rides. La plupart des femmes ont une telle pression sur le sujet, sont tellement angoissées de ne pas avoir d'orgasme ou de ne pas avoir le bon orgasme qu'aucun lâcher prise n'est possible, ce qui évidemment freine la jouissance. Alors je crois que sans injonction on vit mieux et on a plus de chances d'arriver un jour à un bel épanouissement sexuel."
Mère des jeux latins et des voluptés grecques, Lesbos, où les baisers languissants ou joyeux, Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques, Font l'ornement des nuits et des jours glorieux, — Mère des jeux latins et des voluptés grecques