jeudi, août 18, 2005

Alter Ego; un extrait (récit de Bilitis)



La suite se déroula très vite, comme en un rêve.

– Delphine vous ramène ? questionna-t-elle.
– Euh !… en principe oui, mais…
Sans transition, elle se pencha par-dessus mon épaule
et laissant sans doute à dessein sa volumineuse
poitrine effleurer mes épaules, s’adressa à Delphine
qui terminait un rire chevalin :
– Delphine ! Je suis crevée, je rentre. J’ai fait
connaissance avec ta copine, je passe devant chez
elle, je la dépose, o.k. ?
– Euh… oui, oui, bien sûr... Dominique ?… ça ne te
fait rien si…
– T’en fais pas pour moi ! fis-je, trop heureuse de me
laisser embarquer. Je profite du lift, j’ai envie de
rentrer, tu ne m’en veux pas ?
– Mais bien sûr que non. Allez, ciao !
Après un rapide échange de bisous, la blonde et moi
quittions en hâte le bistrot enfumé et bruyant. Nous
fîmes quelques pas dans un silence que je n’osai
rompre, pour ne pas briser le charme étrange qui
s’était installé entre nous. Marchant légèrement en
retrait de la pulpeuse créature, j’appréciai le délié
de sa démarche, sa souplesse, sa grâce.
– Dominique, hein ? fit-elle alors que nous arpentions
le trottoir vers sa voiture.
– Oui. Et… et vous ? questionnai-je, toute intimidée
encore.
– Caroline !… Ah ! voilà ma voiture.
Elle s’arrêta à hauteur d’une petite Honda qui
accusait son âge, débloqua les portières et m’invita à
y pénétrer. Elle s’assit derrière le volant, y posa
les mains, s’immobilisa et ferma les yeux. J’étais
désemparée, ne sachant trop que faire, intriguée par
ce comportement surprenant.
Caroline semblait m’inviter à prendre l’initiative, en
contradiction avec la façon dont, quelques minutes
plus tôt, elle avait conduit toute l’affaire.
Je remarquai que sa poitrine se soulevait à un rythme
accéléré et que son souffle était court, révélant une
excitation certaine. Sans doute était-elle en train de
rassembler ses esprits.

Avec une infinie délicatesse, je posai une main
incertaine sur sa cuisse dénudée, juste au-dessus du
genou. La chair était douce, ferme et chaude.
Sa respiration s’interrompit un bref instant, me
laissant deviner l’effet que ce contact avait du lui
faire. Très lentement, j’affirmai ma prise, augmentant
la pression de mes doigts sur la chair soyeuse.
Toujours rivée à son volant, les yeux clos, le souffle
court, Caroline écarta insensiblement les cuisses et
bascula légèrement son bassin vers l’avant : elle
s’ouvrait, à mon grand émoi. Ainsi encouragée, ma main
entreprit une lente progression vers l’entrejambe qui
s’offrait. Je pris un vif plaisir à promener ma main,
au large ouverte sur la cuisse aplatie sur le siège.
Je palpai la chair consentante, différant l’intrusion
attendue.

Caroline écarta alors résolument les cuisses, écrasant
ses jambes sur le cuir rigide, bandant ses muscles,
pointant son pubis vers l’avant.

Sa bouche s’entrouvrit et sa tête bascula vers
l’arrière tandis que son souffle se fit plus bruyant,
plus rapide. Elle se cambra soudain,
faisant saillir sa poitrine pendant que ses mains,
délaissant le volant, se mirent à pétrir ses seins en
de larges mouvements tournants.
La bouche au large ouverte, elle semblait chercher
l’air, lançant la tête à gauche et à droite en un
mouvement incontrôlé.
N’y tenant plus, je délaissai ma progression sur sa
cuisse et, m’emparant de son visage à deux mains, lui
baisai goulûment les lèvres.
Nos langues se trouvèrent aussitôt, entamèrent une
folle course poursuite, se sucèrent, se mordillèrent,
s’arrêtèrent un instant pour se lécher lentement et
longuement avant de reprendre leur course effrénée.
Pour l’embrasser, je m’étais à demi couchée sur elle,
plantant un genou sur mon siège.
Je sentis ses mains s’emparer fermement de mes fesses
et se mettre à les malaxer vigoureusement. Elle
m’attira sur elle, forçant nos corps à entrer en
contact étroit. Elle ouvrit soudain les yeux et, comme
revenant à elle, me repoussa légèrement pour me
regarder avec intensité.
– Je… je ne sais pas ce qui m’arrive, murmura-t-elle
d’une petite voix tremblante, comme si elle avait mal
quelque part.

Je vis les ailes de son nez palpiter. Il me sembla
qu’elle attendait quelque chose. Sans réfléchir, je
m’emparai de ses seins et les écrasai l’un sur
l’autre, ce qui lui arracha une sorte de sanglot. Leur
taille était impressionnante, ils étaient denses,
souples et fermes, ils frémissaient, c’était
bouleversant.
J’enfonçai résolument mes mains dans cette chair
offerte et palpitante qu’elle me tendait.
– Oui, vas-y, fit-elle, continue.
Je ne me fis pas prier et me mis à lui malaxer
vigoureusement la poitrine, y prenant un plaisir
intense. Elle me fixait, grave, affichant une
expression presque douloureuse. Ses seins, chauds et
vibrants, semblaient chercher à remplir mes mains.
C’était hallucinant d’intensité.
Brusquement, la voiture se mit à trembler et le moteur
partit. Caroline venait d’actionner le démarreur.
– Assieds-toi ! intima-t-elle.

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