vendredi, juin 23, 2006

Sur ma route, Thallia provoque des vapeurs













L'été s'annonçait caniculaire. Ces premiers jours de beau temps, la température dépassait les trente degrés. Le matin, j'étais partie au travail avec une robe bleue, fleurie, très légère. En début d'après-midi, j'avais terminé mes oeuvres, et je m'en retournais à la maison, bien décidée à me deshabiller entièrement une fois revenue... A peine étais-je assise dans la voiture que je profitais de ma tranquillité, pas âme qui vive à l'horizon, pour retirer ma culotte. J'ouvrais le vide-poche et je la jettais négligeamment. Comme je n'avais pu trouver une place à l'ombre, le matin, pour placer ma voiture, c'était une fournaise. Et comme je n'avais pas voulu de la climatisation, j'étais en sueur au bout de quelques secondes... L'eau ruisselait entre mes seins, et je sentais les gouttes descendre sur le ventre. En roulant, l'air allait me rafraîchir, et je ne tardais pas à appuyer sur l'accélérateur. Ma maison est éloignée d'une dizaine de kilométriques de mon lieu de travail, et je traverse une campagne, tantôt plate, consacrée par les paysans locaux au blé, au maïs et en été, aux superbes tournesols, tantôt boisée, car deux petites forêts offrent, à cette période de l'année, la protection des hautes branches, une ombre bienfaisante et appréciée. Pendant que je roulais, j'ouvris mon sac, pour attraper un ouvrage que j'avais, enfin, reçu la veille, que j'attendais depuis des lustres, "Chrysalide" de Bilitis. Une amie m'avait parlé, dans une excitation qui m'avait stupéfaite, de ce livre qu'elle avait découvert sur Internet; elle avait commencé à me conter l'intrigue amoureuse de ce roman, et nous étions ravies, toutes les deux, de savoir qu'un roman racontait, aussi admirablement selon elle, une passion entre deux femmes - deux femmes, au moins... Pendant que je roulais, j'ouvrais le livre, pour toucher le papier, découvrir les titres des chapitres. Alors que j'allais le coller sur mon volant pour commencer à lire un chapitre, j'aperçus une jeune fille au bord de la route, en train de faire de l'auto-stop. Je glissais l'ouvrage entre mes cuisses et je stoppais la voiture. J'avais entrevu une jeune fille d'une belle taille, et qui, chose incroyable avec ce temps, portait des cuissardes fauves sur ses jambes nues ! J'ouvrais la portière, elle fit entrer sa tête dans la voiture, et m'expliqua qu'elle avait encore quelques kilomètres à faire, puisqu'elle devait se rendre à Bordeaux. Sans un mot, je lui décochai un sourire, et lui fis un geste de la main, et elle monta d'un bond. Et oui, je n'avais pas eu d'hallucination, elle portait bien des cuissardes, qui montaient au-dessus du genoux. Elle perçut mon regard et m'expliqua qu'elle était sortie avec une amie, la veille, que les orages de la soirée l'avaient conduite à prendre ces bottes, et que, aujourd'hui, celles-ci étaient bien pénibles.
- Vous pouvez les retirer, si vous voulez, le temps du trajet, vous respirerez...
- Oui ! cela ne vous gêne pas, alors... ?
- Non, pourquoi... J'attendis quelques secondes pour dire, en laissant traîner la voix, au contraire...
- Ah... dit-elle, légèrement interloquée...
(à suivre)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hummm...!! parfois sur les routes... drôles de rencontres...le hazard?
Julie

SapphoetBilitis a dit…

Le grand art n'est jamais has been...; parfois, le destin fait mal les choses, has been hard ! mais là, elle, toi, ... et ce n'est pas fini, la suite cette semaine... Quand tu passeras ma culotte ... quand tu demanderas une fessée...
quand ? bientôt...

SapphoetBilitis a dit…

Tu es omniprésente dans mon esprit - et dans mon corps...