dimanche, septembre 11, 2005

Selma, 1



"Vers cinq heures, dans le brouillard qui tombait sur la forêt, Monique se dirigea, emmitouflée sous sa pélerine, vers la villa "Les Djiinns".

Elle avait revêtu une jupe courte de soie noire, un corsage noir qui la moulait, et, dessous, portait un petit slip de filet noir voilant le pubis et un soutien-gorge de filet noir, dont les bouts étaient ajourés en forme de marguerite; un petit casque de velours noir serrait ses cheveux blonds. Elle fut reçue par une accorte et très jeune soubrette, vêtue courtement de soie noire; on la sentait nue ous la jupe et le corsage gonflé par de jeunes seins durcis. Le petit tablier de toile blanche et le bonnet gaufré avec un ruban de velours noir jetaient une note claire sur cet ensemble léger. Monique pénétra dans un boudoir où, bientôt, vint la rejoindre une grande jeune femme aux cheveux blonds clairs, presque argentés, tombant sur les épaules en rouleaux soyeux; les yeux étaient bleu, profonds, la bouche sensuelle; le buste était couvert par un triangle de soie noire laissant le dos nu, partant en pointe; sous le cou, un collier de strass. La jupe moulait étroitement le bassin, le ventre et les fesses rondes, tombait jusqu'au sol en traîne et une fente partant sur le côté de la ceinture laissait voir en marchant la jambe gaînée de soie arachnéenne noire, serrée par une fine jarretière de soie noire munie d'une boucle de strass, haussaient les pieds menus et complétaient cet ensemble lascif. Aucun voile ne couvrait les fesses et le ventre que la démarche ondulée laissait entrevoir par instant. A la main, Madame Lager tenaint une finde badine de jonc, de soixante centimètres de long. Elle regarda sans mot dire Monique, la détaillant, et celle-ci vit ses yeux briller d'un étrange éclat en se fixant sur les seins anormalement développés et sur sa croupe. Alors elle tendit la main à Monique :

- Soyez la bienvenue ! Ici, on m'appelle Selma, souvenir de mon pays natal... la Norvège... Je pense que Claudie Merval vous a laissé entendre les affinités communes qui nous unissent... Je compte sur votre discrétion... J'ai ici quelques amies... il se peut que vous connaissiez certains visages... vous devez les oublier en sortant. Je sais que je puis compter sur vous. Si notre Société ne vous ... plaît pas, vous serez libre de nous laisser sans adieu... définitivement. Sinon, n'oubliez pas que notre petit club se plie à des conditions draconiennes. Seule la chair commande avec le cerveau; vous laisserez parler le vôtre; sachez que quels que soient vos intimes desirs, ils devront s'épancher sans pudeur. Nul ne saurait en sourire, pas plus que vous n'aurez à sourire des autres. Si vous vous plaisez ici, venez vous y réfugier quand vous voudrez, l'après-midi ou le soir, ou la nuit... Vous trouverez toujours ici l'être qui saura combler vos desirs... Maintenant, venez...

Un peu abasourdie, Monique se laissa prendre la main, suivit Selma dans un long couloir et pénétra derrière elle dans une pièce sombre où régnait une prégnante odeur de parfum oriental et de chairs nues. Elle se laissa asseoir sur un fauteuil et ses yeux, s'habituant à la pénombre, distinguèrent peu à peu des formes assises ou étendues sur des poufs profonds ou des divans. Un phono commenca à déverser dans la pièce l'air langoureux et atténué d'une mélopée orientale. Monique devinait les regards fixés sur elle. Selma s'approcha et lui tendit une coupe de champagn; habituée à l'obscurité, elle distingua au hasard sept femmes allongées, alanguies, écoutant la musique d'un air pénétré, fumant des cigarettes aromatisées. La pièce était grande, recouverte d'un tapis moelleux, les murs tendus de velours grenat; des divans entouraient la pièce; çà et là, des poufs. Dans le fond, une tenture recouvrait une baie donnant sur une autre pièce que l'on devinait plus sombre encore. Selma vint retirer la coupe vide des mains de Monique, et, la faisant se lever, l'entraîna vers les autres personnes, et, tour à tour, la présenta. (...)

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