dimanche, décembre 11, 2005

Roméa et Juliette, la scène du balcon !

Roméa : Les cicatrices amusent qui n'est pas écorché.
Mais chut ! Quelle lumière perce à cette fenêtre ?
Elle est mon Orient : Juliette est le Soleil.
Lève-toi, beau soleil, tue cette envieuse lune
Déjà toute malade et blême de chagrin
A te voir, sa vestale, bien plus belle qu'elle-même,
Ne sois plus sa vestale, puisqu'elle est envieuse
Sa livrée virginale est pâle et anémique
(...)
Juliette apparaît en haut.
C'est elle que voilà : oh ! C'est ma bien-aimée !
Oh ! Si elle savait à quel point je l'aime !
Elle parle d'une voix inaudible; tant pis.
Son oeil est éloquent et je vais lui répondre.
Présomptueuse, ce n'est pas à toi qu'elle parle.
Au firmament, deux des étoiles les plus belles,
Ayant affaire ailleurs, sollicitent ses yeux
De briller sur leurs orbes, là-haut, en leur absence.
Et si ses yeux avec les astres permutaient ?
La splendeur de ses joues ferait honte aux étoiles
(...)
Juliette : Malheureuse !
Roméa : Elle parle !
Parle encore, ô ange radieux; car dans la nuit
Glorieuse est ta splendeur au-dessus de ma tête
Autant que celle d'un messager ailé du ciel
Sous les yeux chavirés des yeux éblouis
Qui renversent la tête afin de l'admirer
Quand il va chevauchant les indolents nuages
Et vogue sur le sein des vents.

Juliette : Ô Roméa !
Roméa, pourquoi donc es-tu Roméa ?
De ton père et ta mère, tu pourrais renier,
Ce nom, mais de ton sexe, que puis-tu
Faire ? Moi qui suis comme toi et le connais
Si bien, je sais que tes doigts seraient, ceci est su
Les instruments d'un art d'amour parfait
Mais pour mon père et ma mère, l'absence
de toute verge ferait fleurir ce poison pour ta présence
La haine, ils exigeraient que tu deviennes mâle
Ce que tu ne puis, ce que je ne veux, la sois le
Trésor, diamants, rubis, topazes, je me sens briller
de mille feux lorsque tu dardes tes yeux étoilés
Ô Romé,, pourquoi donc es-tu Roméa ?
Et moi, une Juliette qui n'en peut plus des
Capulet et Montaigu, qu'ils aillent au Diable
Ou que nous allions nos ailes pour les fuir
Veux-tu, Ô ma Roméa, des espaces parcourir
Les terres inconnues à mes côtés, ensemble ?

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