"Dès le lendemain, nous reçûmes par la poste le synopsis auquel nous aurions à nous conformer. Deux situations étaient prévues. La première était simple, presque anodine : nous devions parcourir une centaine de mètres à vélo. Situation banale en effet, à ceci près que nous ne porterions, pour tout vêtement, qu’une chemise qui nous tomberait sur le bas des reins ! Mais où les scénaristes vont-ils chercher de pareilles inepties ?
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A notre arrivée sur le lieu de tournage, on nous envoya directement au maquillage : on avait disposé tables et miroirs dans une sorte de gros caisson destiné, en temps normal, à entreposer des outils de chantier. Il nous avait été demandé de nous présenter non maquillées et non coiffées... La maquilleuse chargée de nous préparer avait tout du garçon manqué : une nana épaisse, impatiente, brusque, la mine fermée, que tout semblait agacer au plus haut point. Au bout d’une demi-heure, je ressemblais à une véritable pouffiasse : des faux cils insensés, les joues vermillonnées, un rouge à lèvres incendiaire, une coiffure grotesque, façon Bardot mais mal fichue, ouh là làà ! J’avais envie de hurler !
Je me retrouvai peu après au milieu d’un groupe de filles aussi bien attifées que moi et à qui on avait également passé une chemise d’homme. Nous étions à nous regarder, désemparées, ne sachant trop si nous allions nous mettre à rire ou à pleurer. J’avais pensé, naïvement, que nous serions deux à faire la balade à vélo, Laure et moi ; eh bien non : nous formions un groupe d’une bonne vingtaine !
La pauvre Laure n’était pas mieux lotie, côté maquillage ! On l’avait gâtée : sa chevelure avait été épargnée qu’on avait laissé couler sur ses épaules, mais son maquillage était aussi tapageur que le mien. Nous n’aurions pas dépareillé une revue de clown dans un cirque de passage !
On nous réunit dans la cour et deux assistants nous distribuèrent nos vélos. Je jetai aussitôt un regard méfiant vers ma selle. Vu que j’allais devoir y poser directement mon minou, je tenais à m’assurer de son rigoureux état de propreté. J’utilisai un pan de ma chemise pour lustrer vigoureusement le bout de cuir rigide qui brillait au soleil, aussitôt imitée par la plupart des filles qui affichaient un air perplexe.
Après quelques minutes d’attente, on nous donna le signal du départ. On nous avait expliqué que les caméras se trouvaient un peu plus loin, sur la route. Bien !... La consigne nous avait donnée de ne pas, ne surtout pas, jamais, en aucun cas, regarder la caméra ! Bon !...
Notre petite troupe s’ébranla lentement avant de prendre un peu de vitesse. La sensation était franchement désagréable et le frottement de mes lèvres écrasées sur le cuir déjà bien chauffé par le soleil généreux de cette belle matinée de juillet confinait au supplice. Mais, heureusement, je m’habituai assez vite à ces frottements à vif et la douleur s’amenuisa petit à petit pour faire place à une gêne plus supportable.
Nous roulions depuis quelques minutes, précédées par un assistant qui, criant par-dessus son épaule avant de se ranger sur le côté, nous prévint que nous arrivions sur le lieu du tournage proprement dit. Surprise : de part et d’autre du chemin que nous empruntions se tenaient deux groupes d’une dizaine de figurants qui, face à la route, le pantalon sur les chevilles, étaient en train de s’astiquer le manche sans ménagements ! Un peu éberluées, nous les vîmes redoubler leurs mouvements de va-et-vient alors que nous défilions devant eux. Ils affichaient tous le même air rigolard, à la fois amusés par l’insolite de la situation et émoustillés par la présence de ce groupe de filles qui passaient à leur portée, le cul nu et l’air effarouché.
Une dizaine de mètres plus loin, un autre assistant nous fit signe d’arrêter. Ouf !... Les commentaires allèrent bon train et la plupart des filles pouffaient en frottant aussi discrètement que possible leur minou meurtri.
Brusquement, on entendit un « Silennnnnce ! » hurlé par un mégaphone nasillard et tout le monde se tut. Le calme étrange qui suivit fut bientôt rompu par un « Action ! » qui claqua comme un ordre. Nous vîmes alors approcher, juchée sur un vélo bleu fluo, une grande blonde, entièrement nue, outrageusement maquillée et coiffée façon Festival de Cannes, arborant fièrement une paire de seins visiblement siliconés. Elle affichait un sourire qui se voulait radieux mais qui me sembla bien crispé, ce qui n’avait rien de surprenant quand on voyait à quel point elle était peu habituée au maniement d’une bicyclette, à se trouver cul nu sur une selle rigide et à devoir feindre l’épanouissement sensuel dans de telles conditions. Le groupe des figurants était resté en place et, au passage de la blonde dénudée, se remit à s’astiquer l’épieu, la mine réjouie. Lorsqu’elle passa à notre hauteur, un peu après que l’on eût entendu un sec « Coupez ! » La blonde pulpeuse, visiblement soulagée, s’arrêta aussitôt sur le bord de la route. Plus exactement, elle tenta de s’arrêter. Avait-elle freiné trop brusquement, s’était-elle inconsidérément portée sur le côté ? Quoi qu’il en fut, elle faillir s’offrir une chute qui aurait pu avoir de regrettables conséquences pour son épiderme et, par suite, sur le tournage. Le hasard fit que ce fut Laure, toute proche, qui eut le privilège d’épargner à la vedette du jour une chute peu flatteuse. Je m’avisai que la vedette de ce qui se présentait de plus en plus comme un somptueux navet, n’était plus toute jeune et que, passablement distendue, la peau de son ventre s’offrait de généreux ballottements, à l’instar d’ailleurs ses lolos bétonnés qui glissaient sous la peau de son buste, comme cherchant à s’échapper. Elle avait le sexe entièrement rasé, ce qui lui donnait un faux air de gamine. Le réalisateur voulait probablement imposer l’image d’une femme enfant… Admettons !
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Toute l’équipe de tournage se déplaça d’une centaine de mètres pour aller planter la caméra en face d’un bâtiment vétuste à la toiture effondrée : une grange désaffectée. On nous fit patienter en nous servant des rafraîchissements et en étalant des couvertures sur l’herbe afin que nous puissions nous asseoir.
Installée à mes côtés sur une couverture fatiguée, Laure me confia :
— T’as vu la vedette ? C’est quelque chose quand même ! Complètement trafiquée ! Elle s’est fait tout refaire !...
— Ah oui ?
— Elle est pratiquement tombée dans mes bras, j’ai eu le temps de bien la détailler. Son nez, c’est un plutôt loupé ! Son lifting est passable, mais ses lèvres, quel gâchis ! J’espère qu’on lui fera grâce des gros plans !
— Oh, les gros plans, je crois qu’ils viseront une autre partie de son anatomie !
Nous ne cherchâmes pas à retenir notre fou rire.
— Mais je redoute que ce ne soit guère mieux : tu as vu ses fesses : couvertes de boutons et de vergetures !
— Regarde un peu les figurantes ! il y en a de bien plus jolies qu’elle.
— Oui, mais qui n’ont sans doute pas accepté de coucher avec le réalisateur !
C’est là que notre entretien fut interrompu : on nous pria de remonter en selle. La reprise de contact avec le cuir qui avait eu à nouveau tout le temps de bien chauffer ne fut pas des plus plaisantes.
À hauteur de l’équipe de tournage, j’eus du mal à contenir le rire sauvage qui me montait aux lèvres : lorsque nous passâmes à nouveau devant le groupe des figurants, accoutrés différemment de manière à laisser penser qu’il s’agissait d’un nouveau troupeau d’obsédés du minou cycliste, ils étaient une nouvelle foi occupés à se besogner l’obélisque, affichant cependant un air moins enthousiaste, ce qui était compréhensible !
Il fallut faire plusieurs prises en raison de difficultés techniques. La plus significative d’entre elles étant la panne d’érection de la plupart des figurants. Le braquemart fumant de l’un accusait une incontrôlable surchauffe ; un autre avait beau secouer rageusement son chibre rétif, il n’arrivait plus à obtenir la rigidité souhaitée ; un troisième, courbé sur son bas ventre, invectivait tout bonnement son phallus anémié qui pendait entre deux jambes aussi velues que celles du yéti ; un autre encore, tordait comiquement son engin ramolli entre ses doigts fébriles, espérant le ramener, par ce traitement vigoureux, à un minimum de digne virilité.
Était-ce le soleil, la colère ou une combinaison des deux : écarlate, le réalisateur fulminait. La chemise auréolée des marques d’une abondante transpiration, il jetait au ciel des bras implorants.
— Bande d’eunuques ! hurlait-il, l’œil mauvais, la moustache en bataille. Tas d’impuissants !... enchérit-il, l’écume aux lèvres.
Une distribution générale de viagra finit par résoudre — à peu près — le problème. La cinquième prise fut la bonne ! Ouf ! Je n’en pouvais plus, minette me lançait des éclairs furibonds ! Le regard éperdu que me lança Laure, qui venait de descendre de selle, me fit deviner qu’elle devait se trouver dans un état similaire.
Je m’avisai soudain, et pour la première fois d’une façon aussi nette, que Laure était une bien belle fille ! Et cette tenue assez loufoque lui donnait un petit air paumé qui la rendait particulièrement sexy. Je ne m’étais jamais avisée — je me l’étais probablement interdit — qu’elle était si attirante. Avec ses lèvres pulpeuses ; avec ce bout de langue qui, justement, pointait comme pour me provoquer alors que, j’en étais certaine, c’était juste sa petite manie qui opérait sans qu’elle s’aperçoive de l’effet que ça me procurait. Était-elle consciente de mon trouble ? Elle me regardait d’une façon bizarre, comme gênée, elle… elle s’était mise à rougir et, serrant les cuisses, tirait sur le pan de sa chemise comme pour dissimuler sa mimine que… oh mon dieu, que je crevais d’envie d’apercevoir. La chose eut pour effet de tendre le tissu de sa chemise sur ses seins qu’elle avait un peu lourds mais qui me parurent, là, sur le coup, bien attrayants ! Mais… mais qu’est-ce qui m’arrivait ?
La chose s’imposa soudain avec une criante évidence : j’étais en train de manger des yeux ce beau brin de fille, de… de la désirer. Je m’entendis déglutir, je devais être écarlate, en proie à un trouble profond, je sentais mon cœur battre la chamade. Je tentai de me ressaisir, de penser à autre chose, de me détourner, mais… le regard pénétrant qu’elle me lança avait cet éclat particulier que je ne connaissais que trop bien. Il devenait manifeste qu’elle éprouvait la même chose que moi ! Cette pensée me tétanisa et je n’osai plus bouger. Nous étions là, toutes deux, à peine vêtues, maquillées comme de vraies putes, le sexe en feu, probablement en train de bien mouiller déjà, ressentant une vive attirance, jamais avouée. La proximité des techniciens qui couraient en tous sens, celle des filles qui s’interpellaient ou enfilaient une culotte dans l’attente de la prochaine prise, cette atmosphère agitée, un peu loufoque, tout cela contrastait tellement avec notre état que j’avais le sentiment que nous étions toutes deux passées dans une autre dimension. "
Ce qui précède et la suite sont ici
1 commentaire:
Et le titre de ce navet c'est?
heureusement que vos mots sont à la hauteur de nos (vos) envies!! On si croirait moi qui n'est jamais fait de cinéma! ;) Bisous
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